Pierre Labbé, ouvrier typographe, musicien anonyme talentueux.....


Quand on parle de "grande musique" avec quelqu'un, bien souvent notre interlocuteur se fait fort d'étaler sa culture musicale ( en prenant souvent un accent pointu, on se sait pourquoi.....), en citant nos grands compositeurs.Je vous donne pour info le tiercé gagnant: Mozart, Beethoven, Chopin.
Mozart en raison des musiques d'attentes des répondeurs téléphoniques,
Beethoven pour le célèbre " pom pom pom pom" de la 5eme symphonie,
et Chopin pour ces roucoulades interminables de piano...

Je n'en dirais pas plus car après tout ce n'est pas le blog de Guy Carlier.......(que j'adore)

Beaucoup d'entre nous, avons commencé l'apprentissage du solfège et forgé notre identité musicale dans des Harmonies municipales ou des fanfares.
Ces écoles- orchestres, comprenaient des musiciens amateurs, dont les plus talentueux avaient la responsabilité de donner les cours de musique.

Faut-il rappeler que Maurice André, Guy Dangain, André Gantiez et beaucoup d'autres sont issus de ces institutions?

Durant la première partie du siècle dernier, à peine sorti de l'usine, ou de la mine, tous ces musiciens, après une douche, se rendaient à l'harmonie pour les répétitions afin de préparer le prochain concert ou la prochaine sainte Cécile.

Je veux donc rendre un hommage à tous ces gens qui m'ont fait grandir bien au-delà de mes connaissances musicales.

Parmi eux, mon oncle, Pierre Labbé, que je n'ai pas connu , mais dont j'ai souvent entendu parlé.Il était trompettiste, et à joué dans différentes harmonies de la région Nord-Pas de Calais.La dernière où le son de sa trompette a raisonné était la musique municipale D 'Audruicq.

J'ai eu le bonheur il y a quelques mois, d'acquérir sa trompette, son cornet à pistons, et sa parthothèque Je crois que même la trompette de Dizzy Gillespie ou de Louis Armstrong, n'aurait pu provoquer chez moi un tel bonheur mêlé d'une vive émotion.

j'ai constaté à quel point c'était un passionné en consultant ses carnets de bals, ses carnets de marches militaires, ainsi que des partitions de chansons d'époque. Le tout manuscrit, sans rature.

Les bords de certaines partitions plus usées m'ont permis d'observer quels étaient ses morceaux favoris.
De partitions en partitions, de programmes en programmes, d'articles de presses , j'ai ainsi pu apprendre quel avait été son parcours musical.

Alors merci à tous ces musiciens anonymes, qui ont démocratisés la musique sur toutes les places de village, les monuments au morts, les kiosques, les théatres........

Et merci à mon oncle, un des responsables je crois, de mon désir de faire de la musique et de représenter le milieu social d'où je viens dans tous les grands orchestres dans lesquels j'ai joué.